Avi Mograbi fait partie de cette minorité d’Israéliens ayant rompu avec l’idéologie sioniste à cause de son caractère colonialiste et de plus en plus religieux, une minorité qui ne voit qu’une solution possible au conflit israélo-palestinien : l’abandon du caractère exclusivement juif de l’Etat d’Israël.
Porte-parole …d’un groupe de soldats qui refusa l’incorporation pendant la première guerre menée contre le Liban, Mograbi a rejoint plus tard une organisation de parents de “refuzniks” (jeunes appelés qui refusent de faire leur service militaire dans les territoires occupés). Arrivé au cinéma après des études d’art et de philosophie, il posa dès son premier film les bases d’une œuvre forte, iconoclaste et dérangeante, marquée par ses convictions et par la volonté de créer débat, d’avoir un impact politique. Une œuvre tour à tour rageuse, caustique, mélancolique ou désespérée, mais toujours en relation directe avec la société israélienne, dont elle déconstruit les mythes, sonde les malentendus et les ambiguïtés, scrute l’âme et les choix politiques.
Dans une totale indépendance d’esprit et de moyens, Mograbi invente des dispositifs cinématographiques lui permettant d’interroger la construction du mensonge et de la fiction. S’impliquant personnellement dans la narration (ce qui lui vaut d’être souvent comparé à Nani Moretti) et aimant laisser son propos initial se faire emporter par un autre, ses films évoluent aux limites entre journal intime et chronique sociale, blagues juives et cinéma politique, humour féroce et lucidité, fiction et réalité,…
Avi Mograbi nous fait le grand plaisir d’être parmi nous pendant cinq jours, du 17 au 21 septembre. A la fois pour nous présenter “Dans un jardin je suis entré”, son dernier film que le Nova met à l’affiche pendant un mois. Mais aussi pour discuter avec le public et différents intervenants autour de ses précédents films. Et encore pour une séance inédite en compagnie de son ami et collègue, le cinéaste anglais John Smith. Une rétrospective où, vous l’aurez compris, il sera autant question de cinéma comme art que comme moyen de changer le monde.
Mercredi 17 septembre à 20h : avant-première de “Dans un jardin je suis entré”.
Jeudi 18, vendredi 19 et dimanche 21 septembre à 20h et 22h : rétrospective en présence d’Avi Mograbi.
Samedi 20 septembre à 20h : séance croisée Avi Mograbi/John Smith.
Le programme complet est disponible sur le site du Nova :
http://